Ingénieur de formation, passionné par les questions liées à l’énergie que nous utilisons et à ses enjeux, j’ai travaillé pendant plus de 10 ans dans le secteur des énergies renouvelables au sein de l’équipe de Recherche et Développement (R&D) d’une PME proposant des solutions de cogénération (production combinée de chaleur et d’électricité) à partir de biomasse.
Après une remise en question profonde de la fin, et donc des moyens, mise en avant par le développement durable, notamment au-travers de la “croissance verte”, j’ai opéré un revirement complet pour m’intéresser à des technologies non seulement plus sobres mais dont le processus d’élaboration commence par questionner nos besoins et tente de répondre d’abord à ceux qui sont justifiés. Le mouvement alors naissant autour des Low-Techs et de l’art de vivre sous-jacent m’a tout de suite parlé et a été porteur de sens pour l’ingénieur en déroute que j’étais devenu.
J’ai donc commencé à explorer, rechercher, construire et tester certaines de ces Low-Techs sur différents projets dans mon environnement proche. En parallèle, je me suis documenté, ai suivi des formations et participé à des projets explorant d’autres paradigmes et questionnant nos manières actuelles d’être au Monde en forte déconnexion avec le Vivant.
J’ai maintenant la volonté de partager mes premiers retours d’expériences au-travers des différents services présentés sur ce site, mais également de prolonger l’expérimentation en mettant mes compétences en R&D au service des Low-Techs et ainsi apporter ma contribution à cet art de vivre où sobriété rime avec joie, simplicité et sens pour nous et pour les générations futures. Enfin, je souhaite que ce site soit une boîte à outils pour toute personne désireuse de mettre en place des solutions plus sobres et plus résilientes.
Je me qualifie d’ingénieur interdépendant explorateur de Low-Techs :
- Interdépendant, et non indépendant, car finalement, dans un système quel qu’il soit, chaque élément dépend d’au moins un autre. J’ai le souhait de collaborer avec toute personne qui se reconnaît dans ces valeurs et j’ai également la conscience que seul je n’irai pas très loin et que chaque maillon dans la chaîne contribue au métier , qu’il soit client.e, collaborateur.rice, fournisseur.euse, sponsor.e, ami.e…
- Et explorateur d’outils conviviaux quels qu’ils soient, c’est-à-dire de Low-Techs telles que définies plus bas.
Je vous en dis plus sur les services que je propose ici.
Quelques socles dans mes explorations
Low-Tech : (n.f.) mot anglais signifiant littéralement “basse technologie”, les “Low-Techs” désignent en réalité un art de vivre et des outils qui questionnent notre rapport aux technologies et plus précisément aux besoins sous-jacents. Les technologies ne sont plus une fin en soi justifiant la fuite en avant que nous connaissons actuellement et qui nous éloignent toujours plus du Vivant, le mouvement transhumaniste en étant le fer de lance, mais bien des moyens de répondre à des besoins jugés comme essentiels. Ivan Illich parle à ce titre d’outils conviviaux. D’autres parlent également de “ré-humanisme en contre-pied du transhumanisme. Le questionnement des besoins et de leur utilité pour telle ou telle problématique est donc le point de départ de toute réflexion Low-Tech car cela permet d’éviter toute une série de technologies jugées superflues. Pour les besoins essentiels qui restent, la réflexion Low-Tech favorisera des solutions sobres en ressources (ré-emploi au maximum) et en énergie, et résilientes. Le résultat consistera donc en des outils, techniques ou organisationnels, qui seront :
- Simples dans leur concept ;
- Robustes c’est-à-dire qui résistent bien aux fluctuations ;
- En faveur de l’empouvoirement (ou empuissancement pour des traductions littérales d’empowerment en anglais) des communautés, c’est-à-dire l’appropriation tant pour la fabrication, que la maintenance et la fin de vie ;
- Et en accès libre à la manière de l’Open Source en informatique.
A noter enfin que le développement des Low-Tech ne signifie pas l’abolition des solutions High-Tech mais plutôt de réserver ces dernières pour des besoins utiles qui ne pourront être remplis par des technologies simples comme par exemple dans les secteurs de la recherche ou de la santé. Certains parlent alors de “Right-Tech”, ou de discernement technologique, pour des technologies adaptées.
Vivant : (n.m.) on parle également de toile du Vivant, c’est-à-dire de l’ensemble des êtres et éléments formant un écosystème sur Terre (voir ci-dessous les définitions d’approche systémique et de Permaculture). Je préfère mentionner le Vivant plutôt que la Nature car cette dernière notion a tendance à nous en exclure en tant qu’Humains ce qui a pour effet de la choséifier et autorise au final toutes les dérives prédatrices à son égard. Or nous, les Humains, faisons bien partie de l’écosystème Terre, et en le détruisant, nous nous détruisons forcément nous-mêmes. Employer le terme Vivant nous permet donc de nous réintégrer à l’écosystème, d’y prendre une place juste et respectueuse et de nous y responsabiliser à nouveau. Pour information, j’y mets une majuscule afin de lui rendre ses lettres de noblesse.
Approche systémique : (n.f.) ou théorie des systèmes, il s’agit d’un cadre théorique et conceptuel permettant de comprendre et modéliser les phénomènes naturels comme des systèmes interconnectés et composés chacun d’éléments interconnectés et donc en relation les uns avec les autres. Ces interconnexions multiples accroissent la quantité de relations de cause à effet avec la possibilité de voir apparaître des boucles de rétroactions dans lesquelles les effets peuvent agir sur les causes et les amplifier (rétroactions positives) ou les atténuer (rétroactions négatives). On parle également de théorie de la complexité ou pensée complexe, “complexe” venant du latin “complexus” qui signifie “ce qui est tissé, ce qui fait d’éléments différents imbriqués”. Cette approche se distingue de l’approche analytique pure dans laquelle la vision est beaucoup plus linéaire une cause ayant un seul effet et les boucles de rétroactions y étant négligées voire non considérées. Les chaînes de production industrielles relèvent plutôt de cette approche.
Quelques exemples de systèmes :
- Le système Terre, composés de différents écosystèmes est un premier exemple de système complexe, lui même étant imbriqué dans le système solaire faisant partie du système galactique, la Voie Lactée, elle-même incluse dans l’Univers comme les milliers de milliards de galaxies le constituant ;
- L’humanité est évidemment un des nombreux écosystèmes terriens, et on peut le décomposer en une multitude de sous-systèmes allant des sociétés avec leurs différentes cultures jusqu’aux systèmes familiaux et chaque humains à proprement parler. Nous pourrions encore aller plus loin au sein de chaque corps humain…
Permaculture : (n.f.) approche méthodologique et systémique permettant de concevoir des systèmes humains (lieux de vie ou même des groupes dans le cas de la permaculture humaine) qui s’inspirent des écosystèmes et fonctionnent en lien avec ces derniers et pas en opposition ou dans un rapport de domination. Elle repose sur une éthique constituée des 3 piliers que sont “nourrir les humains”, “nourrir la Terre” et “partager les surplus”, ainsi que sur 12 principes qui aident à la conception. A l’instar des Low-Techs, la permaculture peut être vue comme un art de vivre…
Sobriété : (n.f.) ou frugalité. Il s’agit d’une posture, une volonté, un ensemble de choix visant à réduire notre train de vie, donc la quantité de biens et d’énergie que nous consommons et de déchets que nous produisons. Cette volonté part du constat que notre espèce consomme en moyenne trop par rapport à la capacité du système Terre à produire ces biens et à recycler nos déchets. Réduire est donc une nécessité, une question de survie que l’on peut encore choisir avant de devoir le subir car nous serons allés trop loin. Il est par ailleurs essentiel de sortir de l’injonction moralisante du “Il faut réduire”, tout d’abord parce que nous ne sommes pas tous égaux en responsabilités quant aux gaspillages et ensuite parce que cela pourrait amener de l’angoisse en lien avec nos peurs de manquer. Une piste pour résoudre cette tension est d’expérimenter et réaliser à quel point réduire nous libère en nous permettant de refaire plus de choses nous-mêmes ou en collectifs et donc en abaissant notre niveau de dépendance à un système économique productiviste. Cela nous procure donc du bonheur. On parle alors de sobriété ou frugalité heureuse.
Résilience ou robustesse : (n.f.) capacité d’un système à traverser les crises et les chocs qu’il subit en mettant en œuvre des stratégies afin de maintenir l’équilibre préexistant (capacité de résistance) ou d’évoluer vers un autre équilibre (capacité de rebond).
Le Stockholm Résilience Center de l’Université de Stockholm propose 7 principes pour analyser la résilience d’un “système socio-écologique” : favoriser la diversité et redondance, gérer la connectivité, gérer les variables lentes et les rétroactions, développer une pensée systémique, favoriser l’apprentissage, développer la participation et promouvoir la gouvernance polycentrique (gouvernance par différents groupes en interaction).
On constate aisément les liens entre ces principes et l’approche systémique et la Permaculture.
Paradigme : (n.m.) représentation du monde qui repose sur une base définie, sur un système de valeurs. On entend souvent parler de changement de paradigme qui consiste donc à passer d’une représentation du Monde à une autre. Le Mouvement de la Transition de Rob Hopkins en est un exemple, tout comme la Permaculture ou le mouvement des Low-Techs. Dans ces 3 exemples, les idées et les dogmes du système capitaliste dominant, telle que la croissance infinie ou les nombreuses dominations entre humains et des Humains sur la Nature, sont questionnés et remis en cause en vue de trouver des solutions pour permettre aux générations futures de continuer à vivre librement, en bonne santé et convivialement sur Terre.